LA REUSSITE DE LA CAPITAINE
Elle sait encourager, mais elle peut crier aussi. Son tempérament fort est sa grande valeur. Anissa PERRUSSEL est la capitaine de l'équipe NF2. Le bras droit de l'entraîneur m'a raconté son passé, présent et, un peu de l'avenir...
Quelle est son histoire ?
Qui pouvait dire que notre talentueuse shooteuse a joué, au début, à l'intérieur ? A Villeurbanne, à l'age de 6 ans, Anissa est tombée amoureuse du basket. "Mes parents ont voulu absolument m'inscrire à une activité sportive. J'ai eu le choix entre le basket et le tennis. Donc, bien sûr, dans mon cas, le sport collectif a gagné".
La joueuse a passé sans problème chaque sélection : Départementale, Régionale, Pôle Espoir, dans sa ville natale. Deux années là-bas l'ont confortée dans son choix et, le prochain but, c'était le centre de formation. A Bourges, elle a continué ses rêves pour devenir basketteuse professionnelle. Mais ce n'était pas facile car les entraîneurs l'ont déplacée sur le poste 2/3. Il a fallu qu'elle apprenne à dribbler, à tirer à 3 points et à défendre.
"Heureusement, on avait deux entraînements par jour, donc j'ai vite progressé. Grâce à cette école, j'ai amélioré mes capacités et j'ai remporté 3 fois le Championnat de France Cadettes et 2 fois en UNSS".
Anissa se souvient surtout de son triomphe en UNSS car elle pu participer aux Championnats du Monde en Pologne !
"C'était une merveilleuse expérience. On a joué contre de grandes équipes (Espagne, Turquie, Chine) et je me suis faite des amies, j'ai visité ce pays étranger et j'ai observé les différents basket."
Trouver sa Place
Trois ans à Bourges ont changé les objectifs de notre capitaine. Elle n'a pas eu la chance de signer un contrat professionnel mais la basketteuse voulait continuer quand même son aventure avec le ballon orange. Ça fait longtemps qu'Anissa cherchait sa propre place.
Tours, Albertville, La Tronche, partout, elle n'est pas restée plus que deux saisons. Finalement, la joueuse a décidé de s'approcher de sa famille et trouver un club de bon niveau dans la région. Et voilà, elle s'est posée à Roanne, il y a trois ans !
Ici, la basketteuse partage deux rôles très importants. Elle est la capitaine de l'équipe NF2 et la commerciale du club RCRBF. Sa première activité est surtout visible pendant les entraînements et les matches. "Je sais que c'est une tâche responsable, mais j'ai toujours aimé aider, encourager, motiver mes coéquipiers. Ça me vient naturellement. Il faut que je sois leader en dehors du terrain. Je cherche un équilibre en adoptant une attitude appropriée avec mes copines."
Le côté professionnel, elle le considère comme une deuxième passion. La joueuse s'occupe de la partie communication et le marketing. Elle recherche des partenaires et essaye de les fidéliser. Ce travail est plus difficile car le basket féminin est toujours peu connu. Par conséquent, avant de parler de sponsoring, il faut qu'elle décrive et présente le projet du club qui, grâce au sport, peut apporter plusieurs choses.
"L'année dernière, on a rempli la Halle Vacheresse en accueillant l'équipe nationale, cet été on va organiser un camp pour les enfants et en octobre, le tournoi entre les meilleures équipes de Ligue Féminine. Nous voulons que la Ville de Roanne, le Roannais Agglomération vivent de sport". Mais ce qui attire les partenaires, ce sont les résultats.
L'équipe qui participe aux PLAYOFFS, qui joue pour monter, doit montrer un bon niveau. "Certains sont venus pour le match contre Montbrison, pour la première fois. Ils ont été impressionnés du spectacle, de l'ambiance ! Le Club'Affaires, événement innovant, fonctionne parfaitement au niveau de la communication. C'est un réseau qui permet de travailler ENSEMBLE, d'échanger des idées et des services. Grâce à la présence des joueuses aux réunions, il est possible de discuter avec eux et de mieux se connaître. "Je sais, on a encore beaucoup de travail à faire, mais par rapport à l'année dernière, on a bien progressé."
Les racines africaines
Même si elle est née en France, elle est fière de ses racines. Sa maman lui a transmis des valeurs qui sont essentielles. "En Algérie, les gens sont très ouverts et généreux. Ils savent profiter de leur vie. Ici, en France, on a tout et on est toujours pas content. On se dépêche, on ne sait pas qu'est-ce que c'est le bonheur."
Comme demi-algérienne, Anissa bénéficie de deux cultures et deux modes de vie. Pour elle, c'est un grand avantage.
A quoi elle s'intéresse ? "Comme toutes les filles, j'adore faire du shopping et découvrir des nouveautés pour le maquillage. Chaque année aussi, je choisis une nouvelle direction pour mes vacances." Les voyages lui apportent une ouverture d'esprit par rapport à d'autres cultures, de façons de vie, des cuisines.
La valeur la plus importante dans sa vie ? "Sans hésitation, je peux dire que c'est la famille. Si tu vis des bons ou des mauvais moments dans ta vie, tu peux toujours compter sur elle. Pour moi, c'est indispensable d'avoir une relation proche avec ma famille."
En juin, sa famille va grandir car notre capitaine va se marier ! Anissa et son fiancé, William GRADIT, basketteur professionnel, partagent la même passion. La joueuse admet que, dans un couple sportif, ils se comprennent mieux. "On connaît bien ce mode de vie, les entraînements qu'on finit à 22 heures, les matches chaque weekend, et, souvent, les déplacements."
Ils aiment bien regarder le basket à la télévision, discuter et échanger leurs avis. La connaissance du sujet leur permet de se donner des conseils. Les amoureux, à cause de leurs racines, vont organiser un mariage oriental. La mariée va changer de robe... 5 fois ! "Habituellement, la femme doit se changer 7 fois, ce qui signifie que pendant 7 jours après le mariage, elle doit changer de robe à la venue de visiteurs. J'ai trouvé que c'est trop donc j'ai choisi que 5 robes, 2 traditionnelles comprises". Les invités vont goûter la cuisine algérienne et vont entendre de la musique d'Afrique du Nord. "C'est sûr que je suis stressée car c'est un jour très important pour moi, mon fiancé et nos familles. mais j'attends aussi notre voyage de noces avec impatience", sourit-elle.
Un jour après, le couple va partir aux Seychelles où ils vont pouvoir se relaxer et se reposer après une saison fatigante.
Quelle direction sportive et professionnelle va choisir notre capitaine ?
"Je ne sais pas encore, cela dépend de William et de sa future équipe. Moi, ce que je vais faire, c'est le suivre. Mais aussi, j'ai mon projet professionnel. J'aimerais bien créer ma propre entreprise et organiser des événements. Ça me plait et je me vois bien dans ce domaine." finit-elle.